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Présentation

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Chemins de traverse III constitue un prolongement de la pièce éponyme que j’ai composé

en 2003 pour piano seul.

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L’électronique intervient en temps réel, déclenché par le soliste à différent moments de la

pièce ; le projet initial étant de permettre au soliste l’interprétation de la pièce sans recours au

RIM (Réalisateur en Informatique Musicale).

Tout au long de la composition, l’électronique a été pensée et conçue selon différents axes de

recherche.

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D’abord comme un apport susceptible de souligner différents aspects de la partition

originelle. On peut distinguer ainsi plusieurs catégories telles que : la mise en valeur de

modèles acoustiques, certaines caractéristiques de l’écriture, l’analyse spectrale ou encore le

découpage formel…

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Par ailleurs, les possibilités ouvertes par les nouvelles technologies ont apporté de

nombreuses réflexions stimulantes tant au niveau du matériau que de l’écriture, comme dans

la conception même de l’acte de composer. Parmi ces possibilités, on notera ici :

- la présence de sons électroniques créés par synthèse sonore, l’échantillonnage, différentes

actions sur le son : décalage de fréquences et manipulation en temps réel, randomisation,

procédés de démultiplication (boucles) ou aura sonore (hétérophonie), présence de sons

inharmoniques ou encore de bruit blanc…

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- la composition du son a bénéficié de l’apport des différentes techniques de studio et d’une

élaboration à partir de formes d’onde, mais aussi de l’insertion de différents objets dans les

cordes de l’instrument (piano préparé).

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Dans cette nouvelle version, l'apport de l'électronique crée de multiples « résonances » de

la partie de piano, ouvrant des champs d'écoutes supplémentaires susceptibles d'amplifier, ou

encore de déconstruire l'écriture pianistique initiale : introduction de sons glissés ou de bruits

divers, ouverture de registres, opposition de dynamiques, d'intensités…pour ne citer que

quelques exemples. De par ces deux univers sonores mis en relation, il peut donc y avoir

homogénéité, mais aussi tension disjonctive, laquelle intervient sans volonté d'unification ni

de « lissage » susceptibles de gommer la distorsion provoquée.

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Dans le cadre de mes recherches actuelles, un matériau esquissé lors de la composition de la

pièce originelle, finalement non retenu à cette époque, sera entendu ici dans la partie

électronique. Ce matériau – énergie de par le geste même qui l’a tracé - intervient comme une

invitation à l’improvisation pour le soliste.

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Electronique et interprète travaillent conjointement comme « révélateurs » afin d'offrir à

l'esquisse - mouvement immédiat sans repentir - un espace sonore plus adéquat à sa

morphologie.

Il s’agit de capturer et rendre audible la force/énergie interne de l’esquisse.

Philippe Démier

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