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ARGUMENTAIRE

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   Cet Hommage à Debussy  a été composé pour le centenaire de la mort du musicien mais aussi comme un hommage personnel au grand compositeur et poète qui a ouvert la voie du XXème siècle musical.

 

   La formation adoptée pour ce trio est identique à celle envisagée par Debussy pour l’écriture de sa quatrième sonate, jamais réalisée : hautbois, cor et clavecin. Le choix s’est imposé à moi pour les possibilités de sonorités si particulière que cette formation permet, et sa référence à l’univers baroque qu’elle suggère.

 

   De par cette formation instrumentale si particulière, il s’agit également d’un véritable défi d’écriture pour un compositeur. L’ensemble nécessite d’apporte un soin tout particulier à l’équilibre sonore, aux mélanges de timbres. Il a donc fallu « jouer » avec ces difficultés sans renoncer aux qualités particulières de la formation pour construire une couleur originale sans renoncer à exprimer ce qui est important pour moi en tant que compositeur et que j’utilise habituellement : l’aléa, la forme inachevable, un son parfois instable et bruiteux, l’intimité sonore, le silence, des rythmes et des modes de jeux susceptibles de créer une énergie sonore et dynamiser l’ensemble…

 

   La pièce se compose de cinq parties : Le songe interrompu - Toxin - Pleurs – Les terres inouïes - Par delà le bruit du vent.

   De par sa forme, la composition rappelle les « Tombeaux » des luthistes français du XVIIème siècle : cinq pièces disposées en arche. La troisième apparaît comme déploration et la dernière apporte l’espérance.

 

   La composition utilise le procédé de lettres musicales ou cryptogramme musical français, appliqué au nom de Debussy :

 

 

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   Ces « lettres sonores » se retrouvent à plusieurs endroits de la partition. On peut remarquer que l’ensemble des sons produits (mi sol sib ré) n’est autre que l’une des sonorités typiques de l’univers debussyste.

 

   Musique de l’intime, cet hommage offre une atmosphère générale chargée de mystère. Les nuances douces sont choisies pour orienter l’écoute vers l’intériorité

 

Une attention particulière est accordée à l’importance des silences, déjà présents dans mes précédentes compositions et utilisés ici comme autant de « résonance intérieures ». Ils sont l’écrin, le lieu de l’être disparu mais dont l’écho reste présent.

 

                                  

Philippe Démier Janvier 2018

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